Conflit Russie – Ukraine : quel impact sur les marchés financiers ?

Préparer votre avenir Actualités Investir – 24 février 2022

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine atteint un nouveau point culminant avec l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie. Outre les nombreuses conséquences dramatiques et les souffrances humaines de cette guerre, il y a aussi l'impact sur les marchés financiers. Qu'est-ce que cela signifie pour les marchés financiers ? Tentons d’y voir plus clair.

Que s’est-il passé ?

Conflit Russie – Ukraine : quel impact sur les marchés financiers ?
Ne vous laissez pas influencer par l’émotion de nombreux messages des médias, qui « amplifiera le conflit » et son impact sur le marché boursier. Restez donc calme et ne vendez jamais sur le coup de l’émotion. Les gestionnaires de fonds d'AXA Investment Managers et d'Architas sont des experts et suivent les marchés financiers pour vous.

Le président russe Vladimir Poutine a lancé une attaque massive contre l'Ukraine. Son intention serait de neutraliser militairement l'Ukraine, non de l'occuper. L'évolution de ce conflit n'apparaîtra clairement que dans les prochaines semaines. Ce qui est certain, c'est que cette guerre fera des victimes et causera de grandes souffrances humaines aux portes de l’Europe. Les marchés financiers sont également touchés.

Comment réagissent les marchés financiers ?

Ces dernières semaines et derniers jours, les bourses ont effectué des corrections, notamment en anticipant un éventuel conflit limité entre la Russie et l'Ukraine. Une partie de cette actualité se retrouve donc déjà en partie dans les cours des marchés financiers. Ce qui ne figure par contre pas encore dans les cours, c'est par exemple une invasion beaucoup plus massive.

Quel que soit le scénario final, les marchés financiers réagiront sûrement à court terme de manière volatile. À l'heure où nous écrivons cet article, les bourses mondiales plongent dans le rouge vif.

Les marchés boursiers réagissent toujours nerveusement aux incertitudes comme une guerre, une pandémie ou d'autres événements soudains.

Dès que l'on connaîtra l'ampleur exacte de cette situation explosive, les bourses devraient se stabiliser, voire se redresser. Mais il est encore trop tôt pour être affirmatif. Les conflits précédents dans le monde ont montré en effet qu'une guerre d’une telle ampleur provoque une grande volatilité, mais que celle-ci est souvent de nature temporaire.

Si la Russie est une puissance nucléaire, elle est économiquement moins puissante, avec un produit national brut inférieur à celui de l'Italie. L'économie russe est 15 fois plus petite que l'économie chinoise et 20 fois plus petite que l'économie américaine. Les sanctions imposées à la Russie auront donc un effet limité sur l'économie mondiale, mais elles seront ressenties localement.

Le marché de l'énergie fait exception : la Russie représente 10 % de l'approvisionnement énergétique mondial et près de 40 % du gaz consommé en Europe. La Belgique importe (à peine) 3 % de gaz de Russie, mais dépend à 40 % des importations de pétrole russe.

Qu’en est-il de l’inflation ?

Ce conflit va encore augmenter les prix déjà élevés de l'énergie. L’inflation galopante va s’accélérer à court terme. Mais comme la Russie est dépendante des revenus de sa livraison de gaz à l'Europe, on s'attend à ce qu'elle ne se tire pas une balle dans le pied en poussant les prix du gaz à la hausse. Toutefois, il est possible que la Russie menace de le faire. Mais outre les intérêts militaires, les intérêts commerciaux entrent également en jeu.

Quelle réaction des banques centrales ?

Il reste à voir ce que les banques centrales décideront. La Réserve fédérale américaine (FED) ne modifiera sans doute pas la hausse des taux d'intérêt qu'elle avait annoncée. La FED veut en effet lutter contre l'inflation qui s’enflamme en raison d'une économie surchauffée.

Ce que fera la Banque centrale européenne (BCE) est par contre un peu plus flou. En Europe aussi, l'inflation est élevée. Mais l'économie est plus fragile. Les pays du Sud ont certainement besoin d'un soutien supplémentaire de la part de la BCE. Bien que la BCE ait indiqué qu'elle ne relèverait pas les taux d'intérêt avant la fin de cette année, il reste à voir si cette crise fera changer d'avis la Banque centrale européenne.

Conclusion

  • Quelle sera l'ampleur exacte de cette guerre ? Personne ne le sait. Les marchés boursiers ont déjà anticipé une partie de cette actualité.
  • Les marchés boursiers resteront volatils tant que l'incertitude durera. Mais cela semble être temporaire, historiquement parlant. Avec le temps, les marchés boursiers se stabiliseront quand la situation sera plus claire.

Comment réagir au mieux à cette situation ?

  • Ne cédez pas à l’émotion des nombreux messages des médias qui va « amplifier » le conflit et son impact sur les marchés boursiers.
  • Restez calme et ne vendez jamais sous le coup de l’émotion. La panique est mauvaise conseillère, surtout dans le cas présent.
  • Pensez long terme. Vous investissez pour des années, pas pour quelques jours, semaines ou mois.
  • Les gestionnaires de fonds d’AXA Investment Managers et Architas sont des experts qui suivent les marchés financiers pour vous et gèrent vos fonds d'investissement en excellents professionnels.
  • Si vous avez des questions ou des doutes, contactez votre Agent bancaire AXA. Il est la personne indiquée vous donner des conseils.

Contexte : pourquoi ce conflit s'intensifie-t-il ?

Les liens entre la Russie et l'Ukraine sont historiques. Kiev, la capitale de l'Ukraine, est considérée par la Russie comme le berceau de l'empire russe. En tant qu'ancienne république soviétique, l'Ukraine a des liens sociaux et culturels profonds avec la Russie et le russe y est d’ailleurs encore largement parlé aujourd'hui.

En 1989, le mur de Berlin est tombé. À la suite de cet événement historique, l'Union soviétique de l'époque s'est désintégrée. L'Ukraine a déclaré son indépendance le 24 août 1991. Ce qui était une nouvelle réjouissante pour de nombreux Ukrainiens fut une défaite humiliante pour de nombreux Russes.

Les pensées revanchardes se sont intensifiées en 2014. La guerre a éclaté entre les deux pays. La Crimée a été annexée par la Russie. Les rebelles pro-russes ont dès lors occupé Louhansk et Donetsk, des régions où l'on parle principalement le russe.

La Russie n'a alors pas pris d'autres mesures. Le pays n'était en effet pas prêt pour une guerre à grande échelle. Mais entre-temps, la Russie s'est préparée, notamment en stockant de l'or, en se constituant des réserves de devises étrangères de 600 milliards de dollars et en resserrant ses liens politiques et économiques avec la Chine.

La Russie s'oppose depuis longtemps au rapprochement de l'Ukraine avec les institutions européennes, tant l'OTAN que l'Union européenne. Leur exigence principale : que l’Occident garantisse que l'Ukraine ne rejoindra pas l'OTAN. Un pays de l'OTAN dans l'arrière-cour de la Russie est très menaçant. Mais, plus que cette menace, en cas d’adhésion de l’Ukraine dans l'OTAN, ce pays ne sera plus sous la sphère d'influence de la Russie. La page sera alors définitivement tournée. Car si un ennemi attaque un pays de l'OTAN, c’est toute l'alliance qui réagira militairement. Un adversaire alors bien plus puissant pour la Russie. C'est donc maintenant ou jamais pour elle.

L'Occident n'a jusqu’à présent ni accédé à la demande de Poutine, ni formellement accepté que l’Ukraine puisse faire partie de l’OTAN.

L'Ukraine pourrait également servir de tremplin à la Russie pour asseoir son influence en Europe et dans le monde. Poutine veut rentrer dans l'histoire. Il veut être considéré comme celui qui a restauré l'honneur de la Russie, en réintégrant dans l'empire russe les pays qui se sont séparés après la chute du mur de Berlin. Ce n'est pas un fait divers pour Poutine et son entourage. Il ne faut en effet pas négliger la grand nostalgie pour la « Mère Russie ». Mais cela ne se fera pas sans combats. L'Occident est peut-être prêt à ne pas défendre l'Ukraine avec des troupes, mais l'annexion d'autres pays par la Russie sera en revanche beaucoup plus difficile.

 

Article rédigé sur la base des informations disponibles au 24 février 2022.

Attention : cet article ne constitue nullement un avis de placement au sens du droit financier.

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