Conflit en Ukraine : pression sur l’économie en avril 2022

Préparer votre avenir Actualités Investir – 11 mai 2022

La guerre s’éternise à 2000 kilomètres de nos frontières, avec son lot de victimes. Nos économies pâtissent aussi de ce conflit, en particulier la confiance des ménages européens. Les banques centrales mettent des politiques en place pour tenter de maitriser l’inflation. Tour du monde économique dans un contexte tendu.

macro-économie crise ukraineSituation morose en Europe pour la confiance des ménages. Et cela va perdurer.

Avril 2022 : ce qu’il faut retenir

  1. L’impact du conflit en Ukraine pèse toujours sur nos économies, en particulier en Europe. La confiance des ménages a fortement chuté. La forte hausse des prix érode le pouvoir d’achat des ménages et fait craindre une décélération de l’activité économique, à la limite de la récession.

  2. En Chine, le gouvernement applique sa stratégie zéro COVID, faisant peser des risques importants sur les approvisionnements alors que la demande domestique est au ralenti.

  3. Dans ce contexte morose mais loin d’être cataclysmique, les banques centrales américaines et anglaises poursuivent néanmoins la normalisation de leur politique monétaire pour juguler l’inflation.

États-Unis : décélération de l’activité en vue ?

Aux États-Unis, le PIB du premier trimestre s’est contracté (-1,4 % en glissement trimestriel (g.t) annualisé), principalement impacté par un commerce extérieur négatif et une contribution négative des stocks. La consommation privée et l’investissement ont par contre bien résisté au premier trimestre (+2,6 %).

Ainsi, la demande domestique est restée résiliente mais les signaux de décélération de l’activité américaine s’accumulent, en particulier avec la persistance de l’inflation qui érode le pouvoir d’achat. La hausse des prix s’est élevée à 8,5 % en glissement annuel (g.a) en mars et, même si AXA Investment Managers pense être proche du pic, les niveaux actuels devraient perdurer.

La Réserve Fédérale (Fed) a indiqué dans ses dernières communications vouloir accélérer la hausse de ses taux directeurs. La Fed devrait donc les augmenter de 1 ppt au total lors des deux prochaines réunions (mai et juin). Au-delà, le rythme de normalisation dépendra étroitement de l’évolution du marché du travail. AXA Investment Managers estime que la Fed pourrait augmenter ses taux jusqu’à 2,5 % à la fin de cette année.

Zone euro : la confiance des ménages se détériore

En zone euro, les données économiques ne reflètent que partiellement l’impact du conflit en Ukraine. En premier lieu, la croissance du PIB au premier trimestre (+0,2 % en g.t) a pâti d’une chute notable de la consommation privée, principalement liée aux restrictions sanitaires en début d’année.

Cela aurait pu être pire sans la surperformance de certains pays comme le Portugal ou l’Autriche, respectivement à +2,6 % et +2.5 % en g.t. Les perspectives de très court terme devraient être soutenues par une réouverture des activités de service.

Néanmoins, le chiffre préliminaire d’inflation a de nouveau accéléré en avril à 7,5 % en g.a (+0,1 pp), alors même que la plupart des États ont augmenté leurs soutiens budgétaires avec, notamment, des rabais sur les prix à la pompe.

En plus de l’effet direct de la hausse des prix de l’énergie, on observe désormais une transmission aux prix alimentaires mais aussi aux prix des biens et des services.

L’impact sur le pouvoir d’achat est frappant et les dernières enquêtes de confiance continuent de signaler un environnement très détérioré :

  • baisse des anticipations d’achat ;
  • légère hausse des intentions d’épargne ;
  • hausse des craintes de chômage.

Ainsi, l’activité économique risque d’être morose quelque temps. Malgré ce contexte peu porteur, des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE (Banque centrale européenne) multiplient les interventions en faveur d’une normalisation des taux directeurs, si possible dès juillet.

AXA Investment Managers pense que c’est difficilement justifiable d’un point de vue macroéconomique et continue de penser que la BC n’agira qu’en décembre, même si une première hausse de taux ne peut être exclue en septembre si l’activité économique résiste bien.

Au niveau politique, les réelles marges de manoeuvre d’Emmanuel Macron, réélu Président de la République, ne pourront être jugées qu’à l’issue des élections législatives.

Inquiétudes au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le bilan économique est inquiétant puisque l’inflation pourrait atteindre 9 % en g.a en avril tandis que les soutiens budgétaires sont moins importants qu’en zone euro.

Jusqu’ici, la consommation des ménages a assez bien résisté grâce à une poursuite de la hausse de l’emploi. Toutefois, ces différents indicateurs devraient commencer à se détériorer sous l’effet de la forte contraction du pouvoir d’achat des ménages et des hausses successives de taux directeurs de la Banque d’Angleterre qui pourraient atteindre 1,25 % en juin.

Production et consommation privée au plus bas en Chine

En Chine, les données économiques du mois de mars sont ressorties au plus bas depuis plus de deux ans (production et consommation privée), impacté par une recrudescence des contaminations au COVID et le verrouillage de certaines grandes villes.

Malheureusement, le mois d’avril risque d’être pire puisque les restrictions concernent désormais des centres économiques névralgiques, que ce soit Shanghai ou Pékin.

Le gouvernement fait face à un choix critique : maintenir la stratégie dite « zéro COVID » et plomber son économie ou relâcher les restrictions mais au prix d’une mortalité plus élevée puisque la population n’est que peu vaccinée.

Japon : baisse de l’inflation… et du yen

Le Japon n’est pas immunisé contre l’inflation même si elle reste moins forte qu’ailleurs. En avril, l’inflation devrait repasser au-dessus des 2 %, tirée à la hausse par les prix de l’énergie mais aussi la faiblesse du yen qui vient de toucher 130 yens pour 1 dollar, un plus haut depuis plus de vingt ans.

La principale raison reste le différentiel de taux d’intérêt anticipé entre les États-Unis et le Japon, mais la Banque du Japon maintient pour l’instant que les fondamentaux économiques, en particulier l’inflation sous-jacente, ne sont pas encore compatibles avec un début de normalisation. Une intervention sur le marché des changes n’a pas été exclue par le gouvernement.

Source : AXA Investment Managers. Article rédigé sur la base des informations disponibles au 25 avril 2022.

Attention : cet article ne constitue nullement un avis de placement au sens du droit financier.

 

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