L'économie américaine donne le ton

Préparer votre avenir Actualités Investir – 01 octobre 2018

L'économie mondiale, qui connaissait une croissance synchrone en 2017, évolue cette année vers une économie essentiellement propulsée par l'Amérique. L'Union européenne applique une politique monétaire souple et prudente pour ne pas compromettre la croissance. La Chine semble remonter la pente et renoue avec la croissance.  Les pays émergents sont confrontés à leurs défis et opportunités spécifiques.

États-Unis : l'économie tourne à plein régime

Le dollar et les marchés boursiers américains se portent bien
Aucun autre marché financier au monde ne peut se vanter d'une telle robustesse qu'aux États-Unis.
Le chômage aux États-Unis est au plus bas et les citoyens américain consomment avec frénésie. Les entreprises affichent des revenus records. Le relèvement des taux opéré par la  Banque centrale américaine depuis quelque temps n'a pas privé les entreprises et les particuliers du crédit nécessaire au financement de leurs projets.

Quant aux mesures fiscales lancées l'an dernier par le gouvernement Trump, elles font manifestement mouche. Les PME qui misent sur le consommateur américain en profitent au maximum, soutenant par la même occasion l'économie outre-Atlantique. Et, pour couronner le tout, l'inflation reste modérée.

Tous les indicateurs américains sont donc au vert. AXA Investment Managers avait dès lors tablé sur une croissance toujours soutenue au second semestre. Le climat reste aussi au beau fixe pour les actions américaines. Rien ne laisse présager aujourd'hui que l'économie américaine pourrait subir  à court terme un profond ralentissement de sa croissance, et encore moins une récession.

Les États-Unis peuvent donc à juste titre se targuer d'être le moteur de l'économie mondiale. La bonne santé de l'économie américaine se reflète sur les marchés financiers. Le S&P, le Dow Jones, mais surtout le Nasdaq, la bourse des valeurs technologiques, se portent bien.  La volatilité a légèrement augmenté, et cette situation pourrait encore se prolonger. Mais aucun autre marché financier au monde ne peut se vanter d'une telle robustesse.

L'ALENA sauvé à la dernière minute

L'Accord de libre-échange de l'ALENA existe depuis les années 1990. Il organise le commerce entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Les États-Unis, en particulier, ont estimé que cet accord, vieux de 35 ans, était poussiéreux et déséquilibré et qu'il n'était donc pas bon pour les Américains.

Le mois dernier, le président américain Trump a déjà conclu un nouvel accord avec le Mexique. Au départ apparemment réticent, le Canada fut convaincu à la dernière minute. Selon les trois parties, c'est une bonne nouvelle pour l'économie, qui bénéficie d’un coup de fouet supplémentaire.

La révision de l'ALENA est une victoire pour Donald Trump. Cela démontre qu'un bon accord est possible, même après de dures négociations.

Qu'en est-il de la guerre commerciale avec la Chine ?

La guerre commerciale avec la Chine continue à défrayer la chronique. Donald Trump a, pour la énième fois, annoncé un prélèvement de 200 milliards de dollars sur les importations. Un montant qui fait frémir. L'aspiration du président américain est sans équivoque : il veut gagner. Il souhaite voir la Chine courber l'échine et il est prêt à prendre à cet effet des mesures complémentaires.

Mais la Chine n'a pas (encore) jeté l'éponge. Au contraire. Chaque annonce de nouveauté tarifaire du président Trump se heurte à des contremesures chinoises. Mais celles-ci sont encore clémentes pour l'instant, avec des taux qui varient de 5 à 10 %. Si les Chinois ambitionnent manifestement une négociation, ils n'ont cependant pas l'intention de perdre la face. Les observateurs d'AXA Investment Managers s'en tiennent à la vision où les États-Unis et la Chine finiront par déboucher sur une solution négociée. Entre-temps, la joute se poursuit et Trump continuera à se profiler dans les médias, probablement jusqu'aux élections de novembre.

Le dollar pèse sur la croissance des pays émergents

L'un des effets marquants de cette guerre commerciale est la solidité du dollar. Non seulement le billet vert réalise d'excellentes performances dans une économie américaine de loin la plus performante au monde. Mais de plus, la hausse des taux soutient le cours. Par ailleurs, le débat commercial en cours avec la Chine met en avant le dollar pour sa qualité de 'refuge'.

Mais ce dollar fort constitue une pierre d'achoppement pour les marchés émergents. La grande faiblesse des taux américains avait poussé ces pays à emprunter massivement en dollars pour financer leur expansion. La fermeté du dollar renchérit à présent le remboursement de ces emprunts. La nervosité engendrée par la guerre commerciale, liée aux possibles répercussions de cette guerre commerciale sur l'économie des ‘Emerging Markets’, explique en partie la morosité des bourses de ces pays.

Mais il ne faut pas mettre tous les pays dans le même sac. L'économie turque a par exemple vécu pendant des années 'à crédit' sous le poids de ses emprunts, générant ainsi une croissance exponentielle de l'inflation. La livre essuie elle aussi de sérieux revers. Les temps sont également durs pour le Venezuela et l'Argentine a même dû frapper à la porte du FMI. Des pays tels que l'Inde se portent quant à eux très bien.

Tous les pays font donc face à des défis ou à des perspectives spécifiques. Dans ce contexte, la politique de leurs banques centrales sera déterminante pour le redressement économique. Nous assistons déjà à des interventions et les banques centrales optent pour des relèvements de taux. C'est également le cas de la Turquie, qui va même jusqu'à s'opposer à la volonté de son homme fort, Erdogan. Il y a donc fort à parier que les banques centrales auront la possibilité de jouer leur rôle objectivement et le feront. Ce qui est encore une bonne nouvelle pour l'économie et la stabilité de ces pays.

Mais qu'en est-il de la Chine ?

La Chine, qui compte aussi parmi les marchés émergents, a dû faire face à un ralentissement de sa croissance ces derniers mois. Ce scénario s'était déjà produit quelquefois dans le passé. Mais comme à l'époque,  la Chine mettra tout en œuvre pour remettre son économie sur les rails. Elle y parviendra notamment par des mesures fiscales ou monétaires. Et celles-ci ont des chances d'aboutir puisque l'appétit du consommateur chinois est insatiable, en particulier au sein de la classe moyenne,  qui poursuit son extension à une vitesse record.

Il est aussi évident que la guerre commerciale n'a pas encore affecté fondamentalement les exportations. Une bonne consommation intérieure, les effets encore limités de la guerre commerciale et l'assouplissement monétaire récent sont autant d'éléments qui maintiendront la croissance à niveau pour le reste de 2018, estime AXA Investment Managers.    

Et l'Europe ?

La réunion de septembre de la Banque centrale européenne (BCE) l'a confirmé : les achats obligataires baisseront à 15 milliards à partir d'octobre et retomberont à zéro à partir de 2019. Les taux d'intérêt resteront stables jusqu'à mi-2019, estime la BCE. Ce qui est également conforme aux attentes.

Soucieuse de ne pas mettre en péril la croissance économique, la BCE reste donc prudente dans la réduction progressive de sa politique monétaire souple. L'Allemagne reste le moteur et la France semble à présent aussi redresser la tête. Jusqu'à présent, l'Europe est épargnée par une guerre commerciale avec les États-Unis. L'accord commercial péniblement décroché par le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker il y a quelques mois, lors de sa fameuse mission pour l'Europe, semble avoir préservé la paix commerciale avec les États-Unis. Les relations avec la Chine sont bonnes, elles aussi. L'Europe sortira-t-elle grande gagnante de la guerre commerciale ?

En bref

Nous avons évolué d'une économie mondiale caractérisée par une croissance synchronisée en 2017 (toutes les économies connaissaient une croissance simultanée) vers une économie mondiale dominée par l'économie américaine. Et AXA Investment Managers d'ajouter que les chiffres ne laissent pas présager de récession ni de ralentissement significatif de la croissance en Europe, et encore moins aux États-Unis. Si d'aventure ce ralentissement devait se produire, il se situerait plutôt en 2020. Mais aujourd'hui, il est prématuré de se lancer dans des pronostics.

Source AXA Investment Managers

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