Forte inflation en mai 2022, et les menaces de sa durée

Préparer votre avenir Actualités Investir – 05 juillet 2022

L’inflation reste le sujet préoccupant en mai 2022, plus particulièrement sa persistance dans le temps alimentant les craintes de désancrage des anticipations d’inflation. Dans ce contexte, les banques centrales ont peu d’alternatives, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni. En zone euro, l’activité économique tient bon, mais les perspectives s’assombrissent pour le deuxième semestre alors même que la BCE a d’ores et déjà entériné deux hausses de taux en juillet et septembre.

macro-économie crise ukraineL’inflation règne sur le monde en mai 2022. Et elle menace de durer.

L’économie résiste aux États-Unis, pour l’instant

Aux États-Unis, l’activité résiste bien. En témoignent les indices ISM dans le secteur manufacturier (56,1 contre 55,4 en avril) et, dans une moindre mesure, des services (55,9 contre 57,1).

L’inflation a légèrement décéléré en avril en s’établissant à +8,3 % en glissement annuel (-0,2 point de pourcentage (pp)), mais elle reste à un niveau extrêmement élevé.

Le récent rebond des prix du pétrole fait aussi peser le risque d’effets de second tour plus fort. Le marché du travail est aussi très résilient.

Le taux de chômage se situe à 3,6 % en mai, soit à peu près au même niveau qu’avant la crise COVID, mais le nombre d’emplois inoccupés reste deux tiers plus élevé que sur la période 2016-2019, tandis que les salaires restent sur des standards élevés (+5,2 % en glissement annuel).

En conséquence, AXA Investment Managers anticipe que la Réserve fédérale va accélérer le resserrement de ses taux directeurs via deux hausses de 50 points de base, en juin puis juillet. La réduction du bilan de la Fed, qui vient d’être amorcée, devrait aussi contribuer à resserrer les conditions financières.

La bonne dynamique de l’activité américaine devrait donc se gripper dans les prochains mois.

Résilience de l’économie en zone euro

En zone euro, les enquêtes témoignent également d’une certaine résilience de l’économie, en particulier dans le secteur des services qui bénéficie encore d’un effet rebond avec la levée des restrictions liées à la pandémie l’hiver dernier.

Pourtant, la confiance des ménages reste à un niveau exceptionnellement bas (-21,1 contre -22 en avril), principalement impactée par la hausse des prix.

L’inflation continue de surprendre à la hausse, s’établissant à 8,1 % en mai (+0,7 pp), tirée par un rebond des prix du pétrole, mais aussi par les biens et les services puisque l’inflation sous-jacente progresse de +4,4 % sur un an (+0,5 pp par rapport à avril).

Malgré un soutien continu des États, la baisse du pouvoir d’achat devrait peser sur la demande dans la seconde partie de l’année.

La communication de la Banque centrale européenne (BCE) s’est considérablement durcie ces dernières semaines et deux hausses de taux de 25 points de base en juillet et en septembre (au minimum) semblent déjà actées.

Au-delà de septembre, AXA Investment Managers estime que la dégradation des conditions économiques devrait avoir raison d’une poursuite de la hausse des taux directeurs.

Au niveau politique, les pays de l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord pour stopper presque entièrement leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année.

En parallèle, le plan RePowerEU, qui doit accompagner les pays pour sortir des énergies fossiles russes et accélérer la transition énergétique, a été adopté, tout comme le package « Fit for 55 » qui étend la taxation carbone à d’autres secteurs et initie l’implémentation d’une taxe carbone aux frontières de l’UE dès 2026.

Risque élevé de récession au Royaume-Uni

L’économie britannique continue de se débattre avec des pressions inflationnistes élevées (9 % en glissement annuel en mai) et un marché de l’emploi extrêmement tendu (le nombre d’emplois vacants a, pour la première fois, dépassé le nombre de personnes cherchant un emploi).

Malgré un risque élevé de récession, la Banque d’Angleterre ne semble avoir d’autres choix que de continuer à augmenter les taux d’intérêt cet été (+50 pbs).

En plus d’un contexte économique compliqué, le gouvernement britannique a annoncé l'introduction d'un projet de loi visant à annuler certaines parties du protocole nord-irlandais dans le cadre du Brexit, risquant ainsi une forte détérioration de ses relations avec l’UE et pouvant déboucher sur des représailles commerciales.

Chine : économie et emploi détériorés

En Chine, la stratégie « zéro » COVID a mis à mal l’activité économique. En avril, les ventes au détail se sont effondrées de 11.1 % en glissement annuel.

Les données sur le marché de l’emploi se sont d’autre part fortement détériorées avec un taux de chômage à 6,1 %, un plus haut depuis février 2020. La production a aussi été impactée par des fermetures d’usines laissant craindre des difficultés d’approvisionnements dans les pays partenaires.

Japon : confiance des ménages en légère hausse

Au Japon, les estimations préliminaires de croissance du PIB sont ressorties au-dessus des attentes (-0.2 % en glissement trimestriel), grâce à une meilleure tenue de la consommation privée alors que l’économie était sous restrictions.

L’enquête préliminaire PMI dans le secteur des services continue de progresser, s’établissant en territoire d’expansion pour le deuxième mois consécutif à 51,7.

La confiance des ménages rebondit très légèrement, la hausse de l’inflation restant un frein majeur.

La production industrielle a reflué en avril (-1.3 % en glissement mensuel), toujours impactée par des problèmes d’approvisionnements, mais les perspectives sont mieux orientées.

La Banque du Japon a réitéré sa volonté de maintenir sa politique monétaire ultra accommodante jusqu’à ce que les pressions inflationnistes hors composantes volatiles (énergie, alimentaire) atteignent environ 2 %.


Source : AXA Investment Managers. Article rédigé sur la base des informations disponibles au 3 juin 2022.

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