L’économie mondiale à la peine en juin 2022

Préparer votre avenir Actualités Investir – 12 juillet 2022

Après plusieurs mois de résilience, la consommation américaine commence à marquer le pas. La zone euro est aussi de plus en plus menacée et même le secteur des services montre des signes de faiblesse. L’inflation a atteint de (nouveaux) plus hauts historiques. La Fed (Réserve fédérale américaine) a donc dû augmenter ses taux directeurs de 75 points de base en juin, tandis que la BCE (Banque centrale européenne) devrait aussi passer à l’action en juillet. 

La Fed et la BCE sont à la manœuvre contre l’inflationLa Fed et la BCE sont à la manœuvre contre l’inflation.

États-Unis, l’économie ralentit

Aux États-Unis, les premiers signaux de ralentissement économique se font ressentir, en particulier du côté de la consommation des ménages.

La consommation réelle a été révisée à la baisse au premier trimestre (+1,6 % en glissement trimestriel (g.t) annualisé contre +3,1 % en première lecture), pour avril (+0,3 en glissement mensuel (g.m) au lieu de +0,7%), et même en contraction en mai (-0,4 % en g.m).

Les pressions sur le pouvoir d’achat sont très fortes et devraient le rester dans les prochains mois. Les récentes fluctuations des prix de l’énergie font planer une incertitude sur le fait que le pic ne soit pas encore atteint. Mais, dans tous les cas, l’inflation restera élevée cet été.

L’activité dans le secteur immobilier continue également de faiblir, que ce soit dans la construction ou les ventes.

Le marché de l’emploi reste tendu avec un taux de chômage qui se stabilise autour de 3,6 % depuis trois mois. Dans ce contexte, la Fed a augmenté ses taux d’intérêt directeurs de 75 points de base (pbs) et devrait en remettre une couche en juillet (nous penchons pour une hausse de 50 pbs).

Ensuite, la médiane des prévisions de taux d'intérêt des banques centrales signale une poursuite des hausses jusqu’à un niveau proche de 3,4 %, légèrement au-dessus de notre prévision (3,25 %) d’ici la fin de l’année.

Zone euro : le temps se couvre

En zone euro, on commence aussi à observer des vents contraires. Les indices PMIs (indices des directeurs d’achat) ont atteint un plus bas depuis 16 mois. La surprise est venue du secteur des services qui a lourdement chuté à 52,8 (-3,3 points).

L’estimation préliminaire de l’inflation a atteint un nouveau plus haut historique en juin à 8,6% en g.a, mais la hausse aurait pu être encore plus marquée sans la forte baisse des prix des transports publics en Allemagne après la mise en place d’un ticket mensuel au prix de 9 euros (jusqu’à fin août).

Si l’énergie reste encore la principale contribution, les prix alimentaires continuent d’augmenter (+8,9 % en g.a après 7,5 %).

L’inflation sous-jacente a connu des fortunes diverses. Elle a baissé en Allemagne sous l’effet de la mesure décrite plus haut, mais aussi en France. Mais elle a fortement accéléré en Espagne et en Italie, surtout dans les secteurs où la demande était forte (hôtel, café restauration).

Le pic est encore devant nous. Cela aura un impact majeur sur la demande puisque cela devrait se matérialiser par une contraction du PIB d’ici la fin de l’année.

Face à ces pressions inflationnistes, la BCE n’a d’autres choix que de remonter ses taux d’intérêt, elle s’y était d’ailleurs engagée lors de la dernière réunion (25 pbs en juillet et a minima 25 bps en septembre).

Cet engagement, associé à des discours assez agressifs pour contrer les risques de spirale inflationniste, ont alimenté les anticipations de hausses des taux d’intérêt et ont remis au goût du jour les risques sur certaines dettes obligataires (Italie en particulier).

La BCE a finalement convoqué une réunion extraordinaire. Elle y a annoncé qu’elle allait accélérer l’établissement d’un outil anti-fragmentation de la zone euro, tout en rappelant qu’elle avait déjà un outil à disposition avec la possibilité de réinvestir l’enveloppe du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme, un programme de politique monétaire de type non conventionnel lancé par la BCE en mars 2020) comme elle le souhaitait.

Royaume-Uni : un mois de juin difficile, aussi socialement

Au Royaume-Uni, les difficultés économiques se conjuguent aux déboires politiques. L’inflation a atteint 9,1 % en g.a en mai, un plus haut depuis 40 ans. Les pressions inflationnistes devraient continuer à peser sur la consommation des ménages.

Les risques de contraction au 2e trimestre ont augmenté après que la mesure mensuelle du PIB a chuté de 0,3 % en g.m.

Les récents mouvements de grèves, sur fond de négociations salariales, pourraient amplifier les tensions sur l’activité. La Banque d’Angleterre a remonté ses taux d’intérêt de 25 pbs (1,25 %) et devrait continuer à le faire jusqu’à atteindre 2 % d’ici fin 2022.

Chine : l’activité repart, le chômage à son plus haut 

En Chine, l’activité repart, comme en témoignent la production industrielle (+5,6 % en g.m) ou les exportations en mai (+16,9 % g.a).

En revanche, la demande domestique est moins fringante et les dépenses dans les services restent déprimées.

Le taux de chômage reste proche des plus hauts historiques (autour de 6 %) et devient une source d’inquiétude pour les ménages

Du côté de l’investissement, on assiste à deux histoires opposées. Le marché immobilier reste en plein marasme, tandis que les dépenses d’investissement en infrastructures bénéficient du soutien du gouvernement.

Japon : économie en resynchronisation

Au Japon, l’activité économique est en train de se resynchroniser avec les autres économies développées, pour le meilleur ou pour le pire… La production industrielle a subi une forte chute de 7 % en g.m, impactée par les confinements en Chine.

L’enquête PMI (indice des directeurs d’achat) de juin ne signale pas d’amélioration majeure, outre le rebond technique (52,7 ; -0.6 p). Le secteur des services bénéficie encore d’un effet rattrapage, mais une fois qu’il s’estompera, AXA Investment Managers estime que la demande devrait souffrir de l’inflation.

Même si cette dernière peut apparaitre faible (autour de 3% cet été), elle impacte déjà la confiance des ménages et cela devrait peser sur leur propension à consommer.

Source : AXA Investment Managers. Article rédigé sur la base des informations disponibles au 4 juillet 2022.

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Attention : cet article ne constitue nullement un avis de placement au sens du droit financier.

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