L’impact de la crise sanitaire sur le marché boursier

Préparer votre avenir Investir Corona Actualités – 12 octobre 2020

À la crise sanitaire que nous traversons succède une crise économique mondiale. Quel est son impact sur le marché boursier et quelles sont les prévisions annoncées ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur la situation actuelle et future du marché boursier.

impact crise sanitaire marché boursier
L'impact de la crise sanitaire n'est certainement pas la première crise à affecter le bourse.

Un vieux dicton anglais dit : « il ne faut jamais gaspiller une bonne crise ».
John F. Kennedy se basait lui-même sur l’origine de ce mot en mandarin, composé de deux signes dont l’un signifierait « danger » et l’autre « occasion », pour justifier l’incertitude, mais aussi les opportunités qui se cachent derrière chaque crise. Inutile d’énumérer d’autres citations, vous aurez très certainement compris le sens du message.

Pour beaucoup, la crise du COVID-19 est la pire crise économique depuis la Grande Dépression de 1929. Elle a ainsi fait perdre aux bourses mondiales près de 30 % en l’espace d’un mois (entre le 20 février et le 23 mars 2020). Si comme souvent, les marchés financiers ont tout d’abord choisi d’ignorer les effets de la pandémie, ils ont ensuite largement paniqué lorsque l’Europe est devenue l’épicentre de celle-ci. Durant cet épisode de panique, en quelques jours seulement, de nombreuses valeurs ont abandonné les gains engrangés depuis plusieurs années.

À titre d’exemple, le 13 mars et en l’espace de quelques semaines seulement, le Bel20 s’est retrouvé à 2 732 points, soit le point le plus bas depuis début 2014. Le S&P500, indice de référence de la bourse américaine, a connu le mois de mars le plus volatil et la correction la plus rapide de toute son histoire.

Risques et opportunités

Ces chiffres font entrapercevoir les dangers d’investir en bourse en période de crise, mais qu’en est-il des opportunités ?

Une étude d’AXA Investment Managers nous montre l’évolution de la bourse lors des mois qui précèdent et succèdent une crise économique et financière. La répétition de schémas au fil des crises lors de ces cinquante dernières années fait l’intérêt tout particulier de cette étude..

graphique1


graphique2

Sources: AXA IM, MSCI, Bloomberg et AXA IM Research. Graphique: 26/03/2020. On parle de marché baissier en cas de baisse du marché de 20 % ou plus par rapport au pic précédent, sur la base de données mensuelles. Les moyennes des marchés baissiers n'incluent pas le cycle actuel du marché. Un marché haussier est défini comme une augmentation du marché de 20 % ou plus par rapport au creux précédent, sur la base de données mensuelles. Les rendements passés ne sont pas un indicateur fiable des rendements futurs.

Le graphique ci-dessus nous permet de tirer plusieurs conclusions :

  • Nous avons connu de nombreuses crises, en moyenne une tous les dix ans. En bourse, le résultat de chaque crise se chiffre par un marché baissier moyen de 36 % avec des points bas oscillants entre -25 % à -50 %. La volatilité est très importante aussi bien avant, durant et même après ces épisodes de crise.
  • Malgré de lourdes chutes, chacune des crises analysées a débouché sur des hausses significativement plus conséquentes. En moyenne, la hausse observée est de 156 % par rapport au point bas. Le marché haussier qui suit chaque épisode de crise prend, en revanche, considérablement plus de temps que le marché baissier initial.
  • En comparaison avec les autres grandes crises mondiales, la pandémie actuelle aura eu un effet beaucoup plus soudain tant au niveau du choc initial qu’au niveau de la remontée qui est en train de lui succéder.

Les prévisions pour le marché boursier

Les bourses ont déjà connu un rebond considérable, y a-t-il encore un potentiel de hausse ?

Historiquement, le marché boursier atteint le creux de la vague bien avant que les pires données économiques ne se manifestent, comme les chiffres du chômage par exemple. Cette anticipation des marchés prévaut également pour les hausses les plus importantes.

En mars dernier, l’explosion du nombre de cas de coronavirus en Europe a eu des effets très lourds sur les marchés comme en témoigne la chute historique des actions, du pétrole et des rendements obligataires. Quelques mois plus tard, début juin 2020, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce que la pandémie de COVID-19 s'aggrave dans le monde entier, plusieurs bourses références entament alors leur énième semaine de remontée.

Le S&P 500, l’indice vedette américain est aujourd’hui revenu à son niveau de début 2020. En Europe, bien que la situation soit plus contrastée, l’indice Stoxx600 a déjà récupéré la moitié de ses pertes liées au coronavirus. Ce sont principalement les incitants mis en place par les banquiers centraux et les gouvernements qui ont redonné des couleurs aux bourses un peu partout dans le monde.

Compte tenu de l’expérience du passé et des mesures de relance actuelles, il est raisonnable de penser que l'économie (et donc la bourse) pourrait se redresser davantage au fur et à mesure que la situation se normalise.

Bien que l’histoire nous fournisse des enseignements, il faut cependant toujours garder à l’esprit que chaque situation est différente. Jamais dans l’histoire moderne, nous ne nous sommes retrouvés dans une situation similaire. La réaction des marchés financiers pourrait donc également différer. Il est toutefois très clair que la disponibilité de tests, le développement d’un vaccin, le déploiement de celui-ci ainsi que la reprise d’indicateurs économiques importants pèseront très fortement sur la direction que prendront les bourses dans les mois à venir.

La volatilité : un élément constant

Historiquement, la volatilité à court et moyen terme est généralement le prix à payer pour profiter d’un rebond d’après crise. S’assurer d’un horizon de placement suffisamment long (afin d’encaisser les corrections à court terme) et bien diversifier ses investissements (pour compenser les baisses d’actifs plus fortement impactés), se révèle être la stratégie gagnante en toute circonstance. Cela est d’autant plus vrai durant un épisode de crise.

Lorsque les marchés sont turbulents, attendre et ne rien faire peut souvent s'avérer la meilleure option.

Bien que les périodes de volatilité sur les marchés boursiers peuvent être déconcertantes, le fait d’entrer et sortir pour éviter les chutes intermédiaires (et/ou prises de bénéfices) pourrait être un mauvais calcul. Lorsque les marchés sont turbulents, attendre et ne rien faire peut souvent s'avérer la meilleure option. De nombreuses analyses démontrent d’ailleurs que la majorité de la surperformance des marchés n’est réalisée qu’en l’espace de quelques excellentes sessions boursières.

À titre d’exemple, si une personne avait commencé à investir dans l'indice MSCI World à la fin de l’année 2000 sans interruption, elle aurait obtenu un rendement annuel moyen de 4,1 %. Mais si cette même personne avait raté les 10 meilleurs jours de la performance du marché sur la période, cette moyenne serait alors tombée à 0 % !

Étant donné que ces meilleures sessions sont extrêmement difficiles (voire impossibles) à anticiper, rester investi demeure donc le meilleur moyen de profiter pleinement d’un potentiel marché haussier.

Crise sanitaire : opportunité ou danger ?

En résumé, si les schémas historiques se répètent, nous pourrions nous montrer optimistes sur l’évolution de la bourse à condition d’assumer une certaine volatilité.

Quoi qu’il en soit, si l’histoire nous fournit des outils de compréhension en matière d’investissement, elle nous permet également de nous rappeler le lourd tribut humain provoqué par le coronavirus et espérons-le, d’éviter les conséquences dramatiques d’une telle crise à l’avenir.

L'article ci-dessus ne constitue pas un conseil en investissement au sens du droit financier.

Veuillez consulter un agent bancaire d'AXA pour obtenir des conseils en matière d'investissement concernant une transaction sur un instrument financier.

Conseils et questions sur nos produits

Contactez votre Agent bancaire AXA

Plus d'articles à ce sujet

Épargne-pension : 1.020 ou 1.310 euros ?

Vous pouvez choisir d’épargner un maximum de 1.020 ou de 1.310 euros par an pour votre pension, et bénéficier d’une déduction fiscale différente. Que devez-vous faire si vous optez pour le montant maximal le plus élevé ? Et quelle est l’option la plus avantageuse : 1.020 ou de 1.310 euros par an ?

Plus d'infos

Macroéconomie : vers un atterrissage brutal ou en douceur ?

Après l'année 2022 pour le moins turbulente, l'année 2023 a été annoncée comme celle d’un retour à la normalité sur les marchés. Une promesse qui s'est jusqu'ici réalisée en grande partie. Les actions ont connu un excellent premier semestre et les obligations, lourdement affectées pendant la crise, ont pu récupérer une partie des pertes essuyées.

Plus d'infos

Investir durable : quelles sont vos préférences ?

Vous êtes plutôt mer ou montagne ? Voiture thermique ou électrique ? La protection de la planète dans tous ses aspects est un sujet qui vous touche, un peu, beaucoup ou pas du tout ? En matière d’investissement durable, votre agent bancaire souhaite connaitre vos préférences, pour que votre portefeuille corresponde le plus possible à votre profil d’investisseur, dans le respect d’une réglementation européenne d’août 2022. Nous avons à votre disposition une brochure à ce sujet, écrite dans un langage clair.

Plus d'infos

Perspectives macroéconomiques pour l'été : inflation en baisse et croissance économique faible

L'inflation a entamé un net recul dans les principales économies. Même si toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées, les investisseurs considèrent que le problème de l'inflation est "résolu". Il s'agit peut-être d'une vision trop prospective à long terme, mais pour les mois à venir, cette évaluation est justifiée. Les prix de l'énergie sont en baisse depuis le début 2023 et seront bientôt suivis par la deuxième cause d'inflation de l'année écoulée : les prix des denrées alimentaires.

Plus d'infos

Investir : une question de connaissance ou de chance ?

« J'aimerais bien...mais je n'ai pas le temps ». Ou « Cela ne m'intéresse pas vraiment, c'est trop compliqué et je ne préfère pas me lancer ». Autant d'arguments souvent avancés pour ne pas investir. Typique, n'est-ce pas ? Ces raisons cachent cependant une présomption tacite : investir avec succès nécessite compétences, expertise et connaissances. Mais est-ce le cas ?

Plus d'infos

Contactez votre Agent bancaire AXA