L'inflation : de quoi s'agit-il et quelle est son influence ?

Préparer votre avenir Investir Budget Corona Actualités Epargner – 07 mai 2021

Vous l'avez sans aucun doute déjà lu ou entendu dans les médias : l'inflation refait surface. Mais qu'est-ce que l'inflation en réalité ? Et sur quoi a-t-elle une influence ? Nous l'avons recherché pour vous.

inflation et influence
L'inflation est une hausse de prix globale et constante de biens et de services. Elle entraîne une diminution du pouvoir d'achat, tout en incitant à accélérer l'achat de produits.

Qu'est-ce que l'inflation ?

L'inflation est une hausse de prix globale et constante de biens et de services. Il n'y a donc pas inflation si seule la valeur de quelques produits augmente ou si cette augmentation est de courte durée.

L'inflation est mesurable

L'inflation se mesure en comparant le prix d'un 'panier' de biens et de services représentatifs des dépenses des ménages. Il s'agit des produits du quotidien (par exemple l'alimentation, les journaux et le carburant), de biens durables (comme les vêtements, PC et machines à laver) ainsi que de services (citons les coiffeurs, les assurances…). Certains produits de ce panier se voient attribuer un poids plus grand. C'est le cas de l'électricité, que nous utilisons quotidiennement. D'autres produits, tel le sucre, ont un poids moins grand.

L'évolution de ces prix est exprimée par “l'indice des prix à la consommation”. Chaque mois, les prix de ce panier de biens et de services sont comparés aux prix de ce même panier au cours du même mois de l'année précédente. Cette comparaison révèle si les prix augmentent ou diminuent et de quel pourcentage.

Une inflation de 1,5 % signifie que les prix ont augmenté en moyenne de 1,5 % par rapport au même mois une année auparavant.

Il existe aussi ce que l'on appelle “l'inflation harmonisée”. Cette mesure de l'inflation est basée sur l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), un indice développé par Eurostat. Il permet de comparer l'inflation dans les pays européens.

L'inflation moyenne annualisée peut fluctuer considérablement. En 2017, elle s'élevait par exemple à 2,13 % alors que l'inflation était de 0,74 % en 2020.

Ce qui paraît acceptable. Mais imaginons un instant ce que signifie une inflation moyenne de 1,5 % sur une période de 10 ans pour le coût d'un chariot de courses par exemple.

Tous les prix augmentent-ils donc vraiment ?

Vous connaissez ce sentiment. Vous êtes à la caisse et vous êtes surpris par votre ticket de caisse. “Tout est devenu tellement cher.” Il se peut que certains prix aient augmenté. Mais cela ne signifie pas pour autant que l'inflation est débordante. Dans ce cas, il s’agit d’une “impression d'inflation”.

Les scientifiques disent à ce sujet que des hausses de prix sautent davantage aux yeux que des prix stables, voire même en baisse. Et apparemment, nous n'oublions pas facilement une hausse de prix. Alors que des prix stables ou en baisse comptent également pour le calcul de l'inflation.

Un autre exemple. Nous sommes plus marqués par des achats réguliers et payés en espèces. Pensons par exemple au prix du pain. Si les prix de ce type de biens augmentent, nous avons vite l'impression que tout est devenu plus cher. En revanche, des achats irréguliers ou des achats effectués par domiciliation tels que les frais de voiture, de vacances, d'abonnement GSM ou d'électricité passent nettement plus inaperçus. L'impression que “tout” est devenu plus cher et que l'inflation est galopante peut donc être fausse.

Baisse du pouvoir d'achat

En cas de hausse généralisée des prix, vous pourrez acheter moins de biens et services avec la même quantité d'argent. Votre pouvoir d'achat diminue. C'est ce que nous appelons également la “dépréciation de la monnaie”. Dans des cas extrêmes, il est question d'hyperinflation, par exemple après la première guerre mondiale dans la république de Weimar en Allemagne. Fin 1922, un pain coûtait 160 reichsmarks à Berlin. En 1923, un pain coûtait déjà 200.000.000.000 reichsmarks !

L'indexation des salaires en guise de filet de sécurité

La Belgique est dotée de plusieurs filets de protection sociale. L'un d'entre eux est l'indexation des salaires. Si l'inflation augmente, il s'ensuit une hausse automatique des salaires, des prestations de pension et des allocations. Celle-ci compense la perte de pouvoir d'achat.

Ce sont les commissions paritaires qui déterminent pour les employés la façon dont les salaires sont adaptés et à quel moment. Les fonctionnaires et les allocataires sociaux bénéficient d'une adaptation définie par la loi. Ces salaires sont alors adaptés si l'indice santé a dépassé un niveau déterminé. C'est ce que l'on appelle l'indice pivot.

Épargner, c'est perdre un peu

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales mettent tout en œuvre pour stimuler l'économie. Notamment en maintenant les taux à court terme à un niveau très bas. C'est ce taux d'intérêt qui oriente notamment le taux sur les livrets d'épargne. Et ce taux est historiquement bas. Les livrets d'épargne et leur rendement de grosso modo 0,10 % ne compensent donc nullement l'inflation moyenne. Conserver votre argent sur un livret d'épargne vous offre dès lors une seule certitude : votre argent perdra de sa valeur.

Une légère inflation n'est pas une mauvaise chose

Si l'on en croit la théorie économique, un renchérissement graduel des produits et des services pousse le consommateur à ne pas reporter ses dépenses à plus tard mais à acheter plutôt aujourd'hui que demain. Et c'est ce qui fait "tourner" les entreprises et l'économie au sens large.

Les banques centrales ont traduit ce “renchérissement graduel” par une “inflation de quelque 2 %”. Ce qui leur semblait être un rythme d'inflation idéal. Et elles font l'impossible pour y parvenir. C'est pourquoi elles attisent l'économie en abaissant les taux ou en achetant des obligations. Ou elles ralentissent l'économie en relevant les taux. Dans la pratique, la situation est bien sûr un peu plus complexe et la démarche n'est donc pas évidente.

Vous voulez suivre l'inflation de près ? Suivez :

Lisez aussi

Conseils et questions sur nos produits

Contactez votre Agent bancaire AXA

Plus d'articles à ce sujet

Épargne-pension : 1.020 ou 1.310 euros ?

Vous pouvez choisir d’épargner un maximum de 1.020 ou de 1.310 euros par an pour votre pension, et bénéficier d’une déduction fiscale différente. Que devez-vous faire si vous optez pour le montant maximal le plus élevé ? Et quelle est l’option la plus avantageuse : 1.020 ou de 1.310 euros par an ?

Plus d'infos

Macroéconomie : vers un atterrissage brutal ou en douceur ?

Après l'année 2022 pour le moins turbulente, l'année 2023 a été annoncée comme celle d’un retour à la normalité sur les marchés. Une promesse qui s'est jusqu'ici réalisée en grande partie. Les actions ont connu un excellent premier semestre et les obligations, lourdement affectées pendant la crise, ont pu récupérer une partie des pertes essuyées.

Plus d'infos

Investir durable : quelles sont vos préférences ?

Vous êtes plutôt mer ou montagne ? Voiture thermique ou électrique ? La protection de la planète dans tous ses aspects est un sujet qui vous touche, un peu, beaucoup ou pas du tout ? En matière d’investissement durable, votre agent bancaire souhaite connaitre vos préférences, pour que votre portefeuille corresponde le plus possible à votre profil d’investisseur, dans le respect d’une réglementation européenne d’août 2022. Nous avons à votre disposition une brochure à ce sujet, écrite dans un langage clair.

Plus d'infos

Perspectives macroéconomiques pour l'été : inflation en baisse et croissance économique faible

L'inflation a entamé un net recul dans les principales économies. Même si toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées, les investisseurs considèrent que le problème de l'inflation est "résolu". Il s'agit peut-être d'une vision trop prospective à long terme, mais pour les mois à venir, cette évaluation est justifiée. Les prix de l'énergie sont en baisse depuis le début 2023 et seront bientôt suivis par la deuxième cause d'inflation de l'année écoulée : les prix des denrées alimentaires.

Plus d'infos

Investir : une question de connaissance ou de chance ?

« J'aimerais bien...mais je n'ai pas le temps ». Ou « Cela ne m'intéresse pas vraiment, c'est trop compliqué et je ne préfère pas me lancer ». Autant d'arguments souvent avancés pour ne pas investir. Typique, n'est-ce pas ? Ces raisons cachent cependant une présomption tacite : investir avec succès nécessite compétences, expertise et connaissances. Mais est-ce le cas ?

Plus d'infos