2022 : l'année de l'inflation

Préparer votre avenir Actualités Investir – 23 janvier 2023

2022 a été une année épouvantable à bien des égards. Nous étions à peine remis du pic hivernal de Covid-19 qu'un nouveau choc se produisait : la Russie envahissait l'Ukraine voisine. Pour la première fois depuis la chute de la Yougoslavie dans les années 90, nous étions confrontés à un conflit sur le continent européen, à quelques heures d'ici. Un conflit qui fait aujourd'hui encore énormément de victimes, y compris parmi la population civile. Mais la guerre en Ukraine a aussi attisé un feu qui se propageait déjà depuis l'automne 2021 : l'inflation.

Qu'est-ce qui a réveillé le fantôme de l'inflation ?

macro-économie rétrospective 2022
L'inflation était un problème 'oublié' depuis plus d'une décennie. Mais la pandémie et la relance de l'économie en 2021 ont brutalement réveillé l'inflation, alimentée encore par la guerre en Ukraine et les prix élevés de l'énergie.

L'origine de cette forte hausse du coût de la vie n'est toujours pas bien comprise à l'heure actuelle. Mais avec l'éclatement de la guerre, quelques explications évidentes peuvent être avancées.

La Russie comme l'Ukraine sont des géants de l'agriculture. Rien d'étonnant donc à ce que les prix du blé, des engrais chimiques et d'autres matières premières agricoles aient atteint des niveaux sans précédent et à ce que les huiles végétales aient tout un temps déserté les rayons des supermarchés.

La guerre a également donné une forte impulsion à l'inflation énergétique que nous connaissions déjà. L'approvisionnement en gaz russe était de plus en plus incertain, pour finir par s'interrompre presque complètement à l'automne, après le sabotage des gazoducs Nord Stream. La perte du principal fournisseur de gaz de l'Europe, représentant 40 % des importations de gaz de l'UE, a exercé une forte pression sur le marché de l'énergie. Les achats de panique sur le marché du gaz ont fait grimper le prix à des niveaux sans précédent, et ont très vite grevé le budget de nombreux ménages, confrontés à des factures d'acompte exorbitantes.

Et n'oublions pas non plus que la pandémie de coronavirus avait elle aussi sapé les chaînes d'approvisionnement complexes de toutes sortes de produits, des semi-conducteurs aux pièces de vélo, provoquant des pénuries et une hausse des prix dans son sillage.

En route vers le pic de l'inflation après une longue période de taux ultra bas

L'inflation était un problème ‘oublié’ depuis plus d'une décennie. Depuis la crise de la dette dans la zone euro, elle est restée faible plusieurs années d'affilée, sous l'objectif d'inflation de 2 % en moyenne fixé par la Banque centrale européenne (BCE), et même négative à certains moments. La BCE a maintenu les taux du marché à un très bas niveau via des mesures exceptionnelles afin de normaliser de nouveau l'inflation.

Des efforts restés vains jusqu'à l'apparition du Covid-19. Mais les perturbations économiques engendrées par la pandémie et, surtout, la réouverture de l'économie dans le courant de l'année 2021 ont brutalement réveillé l'inflation. Nous sommes passés d'une inflation de 1,63 % en juin 2021 à un taux de 5,71 % en décembre 2021, pour atteindre un pic de 12,27 % en octobre 2022 (inflation générale belge).

La BCE en action contre l'inflation galopante

Cette dynamique inflationniste brutale nécessitait des interventions urgentes de la BCE, l'institution qui a pour mission explicite de lutter contre l'inflation. La BCE a augmenté son taux directeur pour la première fois en été 2022, pour ensuite le relever encore à pas de géant. Le taux directeur de la BCE influence surtout les produits financiers à court terme, comme les taux sur l'épargne. Les taux à long terme ne sont pas directement fixés par la BCE, mais par les investisseurs du marché obligataire. Ces taux à long terme avaient déjà commencé à augmenter, de 0 % au début de 2022 à environ  3% fin de l'année.

2022 : une année rouge pour les actions, les obligations et les liquidités

Inflation galopante, hausse des taux… le marché obligataire a sombré.

Les obligations d'État européennes, pourtant réputées stables, ont clôturé l'année avec une perte de près de 18 %. De l'autre côté de l'Atlantique, la perte de valeur des obligations américaines était seulement un peu plus faible.

Quant aux marchés des actions, ils n'ont pas fait beaucoup mieux. Pour les investisseurs en actions, la guerre, la pénurie d'énergie, l'inflation, mais surtout la hausse des taux d'intérêt, ont été le signal pour chercher la sortie. L'augmentation des taux a presque toujours un effet négatif sur la valorisation des actions. La confiance des investisseurs a surtout été torpillée par l'incertitude concernant la fin de l'augmentation des taux. Jusqu'en automne, l'inflation a en effet continué d'évoluer de pic en pic, au grand désespoir des investisseurs, qui se demandaient jusqu'où les banques centrales devraient aller dans leur politique de taux pour infléchir cette tendance.

Une longue rétrospective pour planter le décor de la tragédie qui s'est déroulée sur le marché. 2022 a été une année vraiment désastreuse sur le plan boursier et des investissements : tant les actions que les obligations ont clôturé l'année dans le rouge. Même les investisseurs prudents ont essuyé des revers en raison du recul sans précédent des cours obligataires. Il n'y avait aucun refuge : les investisseurs en liquidités ont eux aussi vu leur pouvoir d'achat diminuer d'environ 10 %.

Pour en savoir plus

Attention : cet article ne constitue nullement un avis de placement au sens du droit financier.

Conseils et questions sur nos produits

Contactez votre Agent bancaire AXA

Plus d'articles à ce sujet

Épargne-pension : 1.020 ou 1.310 euros ?

Vous pouvez choisir d’épargner un maximum de 1.020 ou de 1.310 euros par an pour votre pension, et bénéficier d’une déduction fiscale différente. Que devez-vous faire si vous optez pour le montant maximal le plus élevé ? Et quelle est l’option la plus avantageuse : 1.020 ou de 1.310 euros par an ?

Plus d'infos

Macroéconomie : vers un atterrissage brutal ou en douceur ?

Après l'année 2022 pour le moins turbulente, l'année 2023 a été annoncée comme celle d’un retour à la normalité sur les marchés. Une promesse qui s'est jusqu'ici réalisée en grande partie. Les actions ont connu un excellent premier semestre et les obligations, lourdement affectées pendant la crise, ont pu récupérer une partie des pertes essuyées.

Plus d'infos

Investir durable : quelles sont vos préférences ?

Vous êtes plutôt mer ou montagne ? Voiture thermique ou électrique ? La protection de la planète dans tous ses aspects est un sujet qui vous touche, un peu, beaucoup ou pas du tout ? En matière d’investissement durable, votre agent bancaire souhaite connaitre vos préférences, pour que votre portefeuille corresponde le plus possible à votre profil d’investisseur, dans le respect d’une réglementation européenne d’août 2022. Nous avons à votre disposition une brochure à ce sujet, écrite dans un langage clair.

Plus d'infos

Perspectives macroéconomiques pour l'été : inflation en baisse et croissance économique faible

L'inflation a entamé un net recul dans les principales économies. Même si toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées, les investisseurs considèrent que le problème de l'inflation est "résolu". Il s'agit peut-être d'une vision trop prospective à long terme, mais pour les mois à venir, cette évaluation est justifiée. Les prix de l'énergie sont en baisse depuis le début 2023 et seront bientôt suivis par la deuxième cause d'inflation de l'année écoulée : les prix des denrées alimentaires.

Plus d'infos

Investir : une question de connaissance ou de chance ?

« J'aimerais bien...mais je n'ai pas le temps ». Ou « Cela ne m'intéresse pas vraiment, c'est trop compliqué et je ne préfère pas me lancer ». Autant d'arguments souvent avancés pour ne pas investir. Typique, n'est-ce pas ? Ces raisons cachent cependant une présomption tacite : investir avec succès nécessite compétences, expertise et connaissances. Mais est-ce le cas ?

Plus d'infos

Contactez votre agent bancaire