Septembre 2022 : rentrée conforme aux mois précédents

Préparer votre avenir Investir Actualités – 17 octobre 2022

La rentrée de septembre a été conforme aux développements de ces derniers mois avec une tension importante sur les prix, ce qui a conduit les banques centrales à procéder à des resserrements de leurs politiques monétaires. Une combinaison qui tend à peser sur la consommation comme sur l’investissement.

macro-economie
Inflation soutenue et taux directeurs en hausse : cocktail peu attractif pour cette rentrée

Les taux d’inflation annuels des prix à la consommation parus au cours du mois de septembre n’étaient pas de nature à rassurer les banques centrales. Si le taux annuel d’inflation en août aux Etats-Unis était en baisse pour le 2ème mois consécutif (+8,3% contre 8,5% le mois précédent), l’indice hors alimentation et énergie était lui en hausse de +6,3% contre un chiffre stable à 5,9% les deux mois précédents.

En zone euro, l’indice des prix harmonisé a surpris à la hausse à +10% (septembre), surtout en conséquence de la hausse de l’inflation sous-jacente (4,8% après 4,3%). De même au Japon, l’inflation dépassait les attentes à +3% en août, au Royaume-Uni en revanche, une détente a été notée, mais à des niveaux qui restent très élevés (+9,9% en août).

La Réserve Fédérale américaine montait son taux directeur de 75 points de base (pdb) à 3,25% lors de sa réunion de septembre, projetant 4,4% en fin d’année et 4,6% pour l’an prochain. La Banque Centrale Européenne (BCE) augmentait de même ses taux directeurs de 75 pdb (taux de dépôt à 0,75%), tandis que la Banque d’Angleterre (BoE) se contentait de +50 pdb (2,25%).

Les banques centrales des pays émergents participaient généralement à ces mouvements de resserrement, à l’exception de la Russie (-50 pdb à 7,5%). Notons de plus le maintien de deux autres exceptions, le Japon et la Chine, qui laissaient leurs politiques inchangées.

Zone euro : la crise énergétique plombe la confiance

En zone euro, la crise énergétique déroulait son scenario du pire avec l’arrêt complet du pipeline Nordstream 1. La Commission Européenne présentait ses mesures d’urgence pour alléger la charge des prix de l’énergie. Les enquêtes montraient encore une détérioration de la confiance et de l’environnement économique.

L’indice de confiance des consommateurs ressortait à -28,8 en septembre, soit son plus bas niveau depuis sa création (1985), tandis que l’indice composite des Directeurs d’achat (PMI), mesurant la production (manufacturier et services), s’enfonçait un peu plus dans la zone de contraction de l’activité, à 48,1. L’ensemble des données disponibles allaient dans la direction d’une croissance flirtant avec la récession dès le 3ème trimestre.

Etats-Unis : perspective de croissance positive pour le 3ème trimestre

Aux Etats-Unis, le marché du travail a montré des premiers signes de détente, avec 315 000 postes créés en août (526 000 en juillet) et un taux de chômage qui remontait à 3,7%, grâce notamment à une hausse du taux de participation (62,4% contre 62,1%). La faiblesse des ventes de détails en août surprenait, alors que le chiffre de juillet était révisé à la baisse. Cependant, la baisse des prix de l’essence pourrait permettre une croissance positive au 3ème trimestre, alors qu’au 2ème trimestre la contraction de 0,6% était confirmée.

Royaume-Uni : la récession attendue est retardée

Le Royaume-Uni entrait en période de deuil national, suite au décès de la Reine Elizabeth II le 8 septembre. La fraichement nommée première ministre Liz Truss annonçait des mesures pour limiter la hausse du coût de l’énergie, tandis que le chancelier Kwarteng communiquait le plan pour augmenter le potentiel de croissance.

L’annonce de ces mesures coûteuses provoquait une vente massive d’actifs britanniques, la livre tombant à un plus bas historique de 1,03 USD. La BoE intervenait en urgence pour soutenir la liquidité de marché des emprunts d’état (les gilts), prête à acheter jusqu'à 5 milliards de livres par jour de gilts à long terme, jusqu'au 14 octobre. La croissance du PIB au 2ème trimestre était revue à la hausse à +0,2% contre -0,1%, retardant l’entrée en récession attendue.

Chine : la croissance s’améliore, mais sans doute pas pour longtemps

En Chine, les données du mois d'août, notamment sur l’investissement et les ventes au détail, ont montré de manière surprenante une amélioration de la croissance dans de nombreux secteurs de l'économie. Une partie de cette vigueur pourrait être transitoire, la forte production d'électricité en réponse à un été exceptionnellement chaud en est un exemple. En outre, les restrictions liées à la COVID se sont durcies au cours du mois et les conditions météorologiques extrêmes ont incité certaines régions à rationner l'utilisation de l'électricité. Ces facteurs remettent en question la durabilité de cette reprise.

Japon : le yen a besoin de soutien pour la première fois depuis 1998

Au Japon, la divergence croissante de la politique monétaire, toujours extrêmement accommodante, avec le resserrement des conditions dans la plupart des autres marchés développés mettait le yen sous pression, la monnaie reculant de 20% depuis le début de l'année.

Cette baisse motivait des interventions sur les marchés des changes pour soutenir le yen, pour la première fois depuis 1998. La croissance de l’économie au 2ème trimestre était revue en hausse à +0,9% contre +0,5%. Le rebond des indices PMI après la baisse des cas de COVID était de bon augure pour la suite.

Source : AXA Investment Managers. Article rédigé sur la base des informations disponibles au 5 octobre 2022.

Attention : cet article ne constitue nullement un avis de placement au sens du droit financier.

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