Le point sur le coronavirus et son impact sur les marchés

Préparer votre avenir Corona Actualités Investir – 02 avril 2020

Les événements dans le cadre de l’épidémie de coronavirus se succèdent à toute allure. Pas facile de garder la tête froide. Nous allons donc faire le point de la situation afin que vous compreniez ce qui se passe sur les marchés financiers et que vous sachiez ce qu’il y a lieu de faire.

Article rédigé sur la base d’infos du 16 mars 2020.

Le point sur le coronavirus  
Il est vrai qu’il est agaçant de constater l'impact d'une baisse des cours ses investissements. Gardez la tête froide en ce moment. Vous investissez sur le long terme.

Les marchés souffrent de l’incertitude

Durant le week-end du 8 mars, deux événements ont entraîné le monde de la finance dans un mouvement d’accélération.

Tout d’abord, la propagation rapide du coronavirus en Italie et la réaction forte du gouvernement italien, qui a fermé hermétiquement la 9e économie au monde et mis 16 millions de personnes en « lockdown ».

En second lieu, l’Arabie saoudite qui, en raison d’un désaccord avec la Russie, a complètement ouvert le robinet du pétrole, ce qui a fait imploser les prix.

Les marchés financiers ont été surpris.

  • Le lundi 9 mars, toutes les bourses du monde ont ouvert en étant profondément dans le rouge.
  • Le mardi 10 mars, les marchés ont rebondi. L’espoir de mesures fiscales, plus particulièrement aux États-Unis, a donné du courage aux investisseurs. Mais la hausse a été de courte durée.
  • Le mercredi 11 mars, les bourses sont retombées dans le rouge. L’Organisation mondiale de la santé a qualifié officiellement l’épidémie de coronavirus de pandémie. Dans une tentative de lutte contre sa propagation, le président américain Trump a annoncé mercredi soir que tous les vols de l’Europe vers les États-Unis seraient annulés.
  • Le jeudi 12 mars, cette mesure, un coup pour l’économie déjà en berne, a été accueillie par une nouvelle vague de ventes et des chiffres profondément dans le rouge. La Federal Reserve, la Banque centrale américaine, a réagi en injectant des centaines de milliards de dollars sur le marché.
  • Le vendredi 13 mars, les bourses étaient dans le vert à l’ouverture.
  • Le dimanche 15 mars, la Réserve fédérale est intervenue de manière inattendue. Les taux d'intérêt à court terme ont été fixés à 0 %. La FED a également commencé à acheter pour 500 milliards de dollars d'obligations d'État. Cette décision, portant le nom d’assouplissement quantitatif, devrait apporter plus de liquidités dans le système.
  • Le lundi 16/03, la panique a éclaté sur les marchés financiers. L'intervention drastique et inattendue de la FED a été interprétée comme le signe d’une situation très grave. Cette réaction émotionnelle était exactement ce que la FED voulait contrecarrer par ses mesures. La réaction excessive des marchés boursiers prouve l'incertitude régnant en ce moment sur les marchés.

Entre-temps, le Dow Jones est officiellement entré en ‘bear market’ depuis mercredi. Le Dow a perdu 20 % par rapport à son pic. Pour S&P, c’est la baisse la plus rapide d’un pic vers un bear market depuis la Deuxième guerre mondiale. Le BEL20 a également subi un revers record.

Pourquoi les marchés financiers réagissent-ils si vivement à un virus ?

La baisse importante en bourse est la conséquence de l’incertitude.

L’incertitude quant à l’ampleur que prendra la pandémie de coronavirus. Pour l’instant, 132.000 personnes ont été contaminées et 4.900 sont décédées. Il y a aura d’autres contaminations, c’est certain. La question c’est, combien ? Où est-ce que cela va s’arrêter ? Avons-nous atteint le pic, ou pas encore ?

Les données de Chine semblent indiquer que le virus passe son pic après deux mois. À condition de prendre des mesures drastiques. Globalement, il reste encore beaucoup de points d’interrogation concernant la propagation.

Nous ne savons pas non plus quelles mesures draconiennes supplémentaires seront nécessaires pour endiguer la propagation. D’autres pays se barricaderont-ils, comme l’Italie ? L’Espagne sera-t-elle la prochaine pièce de domino à tomber ? Et quid des États-Unis, où l’on teste peu mais où l’on soupçonne que la propagation est beaucoup plus étendue qu’on ne le pensait au départ. Entre-temps, les écoles et les restaurants vont fermer temporairement en Belgique aussi et plus aucun événement ne pourra être organisé.

Une autre incertitude concerne l’impact des mesures pour ralentir le virus sur l’économie. Il est un fait que les mesures requises pour endiguer le virus ont un double effet sur l’économie. D’une part la production diminue, car les entreprises ne tournent pas à plein rendement (apport limité de matières premières, les gens travaillent chez eux, etc.) et d’autres part, la demande diminue dans certains secteurs parce que les consommateurs ne font plus usage de leurs services. Les compagnies aériennes et les entreprises opérant dans les loisirs en sont les premières victimes.

Une autre incertitude concerne l’impact des baisses boursières sur l’économie proprement dite. Le consommateur aux États-Unis – traditionnellement très actif à la bourse – a bien profité de ces bénéfices boursiers et a beaucoup consommé, une situation assez unique dans le monde. Une baisse des marchés devrait freiner ce consommateur, ce qui pourrait influencer les entreprises et entraîner à nouveau une baisse des cours de la bourse. La bourse exerce donc un impact sur l’économie, ce qui peut à son tour impacter la bourse.

Les économistes mènent un débat dans ce contexte. Certains parlent d’une récession manifeste, d’autres estiment que c’est exagéré et partent plutôt de principe d’une contraction de l’économie.

AXA Investment Managers est d’avis qu’une récession est inévitable, mais que celle-ci sera de courte durée. Le virus finira par disparaître, ou par perdre sa virulence et la vie socio-économique reprendra. Cela peut durer encore quelques mois.

AXA Investment Managers est d’avis qu’une récession est inévitable, mais que celle-ci sera de courte durée. Le virus finira par disparaître, ou par perdre sa virulence et la vie socio-économique reprendra. 

Il manque des chiffres précis pour se prononcer concrètement à ce sujet. Certaines entreprises ont déjà émis un avertissement sur bénéfice, d’autres disent que l’impact est encore supportable. Les résultats qui seront disponibles dans quelques semaines donneront des informations plus claires.

Enfin, l’incertitude règne aussi quant à l’efficacité des mesures que des institutions comme la Federal Reserve ou la Banque centrale européenne prendront pour relancer l’économie. Tout le monde n’est pas d’accord avec la baisse du taux d’intérêt de la Federal Reserve. Certains argumentent que cette crise concerne un virus, et que les liquidités supplémentaires ne résolvent rien. Les banques centrales ne peuvent pas jouer pleinement leur rôle de sauvetage de l’économie avec une baisse du taux d’intérêt.

Bref, c’est l’incertitude à tous les niveaux. Et l’incertitude est justement quelque chose que les marchés n’aiment pas du tout. Les marchés financiers prévoient donc une récession au niveau des cours. Ils se basent sur un scénario du pire. Les investisseurs pensent « je vais vendre maintenant, et je réfléchirai plus tard pour voir si c’était une bonne idée ou pas ».

Pourquoi les corrections sont-elles aussi importantes et profondes ?

Cela nous mènerait trop loin d’approfondir tous les phénomènes sous-jacents dans cet article, mais en général, on admet que les algorithmes, notamment, sont la cause des fortes variations. Les algorithmes sont des programmes informatiques pouvant renforcer les mouvements boursiers, dans le sens positif comme négatif. Car les hausses boursières sont parfois exagérées aussi. Les techniques que les gestionnaires utilisent pour protéger leur portefeuille ou saisir des opportunités créent beaucoup de mouvements également. C’est donc une combinaison de nombreux phénomènes qui entraîne ces corrections importantes.

Une note positive !

Cela ressemble à une contradiction, mais ce qui est perçu à un moment comme négatif peut finalement soutenir l’économie et être donc positif pour les bourses. Quelques points positifs :

1. La baisse des prix du pétrole soutient l’économie.

Vous payerez moins à la pompe. Mais l’industrie produira à meilleur marché aussi. Le transport de fret coûtera moins cher et les compagnies aériennes en difficulté voleront à moindre coût.

2. La baisse de l’intérêt à court et à long terme.

Cela peut être une bonne nouvelle aussi, par exemple pour les personnes qui souhaitent un crédit hypothécaire. Construire ou rénover une maison, ça soutient l’économie. Les entreprises qui veulent investir pourront le faire moyennant des taux d’intérêt historiquement bas.

3. Le virus peut être contrôlable.

La Chine l’a prouvé. On peut s’attendre à ce que l’inquiétude disparaisse lorsqu’il y aura des signes en Europe et aux États-Unis que les mesures réduisent efficacement l’épidémie. Les scientifiques espèrent que le Covid-19 disparaîtra spontanément lorsque la température augmentera. Dès que le virus semblera vaincu, l’inquiétude disparaîtra et les bourses se restaureront.

4. Les autorités prennent des mesures coordonnées dans le monde entier.

La Federal Reserve aux États-Unis a déjà fait baisser le taux d’intérêt, avec des effets limités. Mais la FED veille également en sous-main à ce que les marchés financiers continuent de fonctionner de manière ordonnée, ce qui est crucial. Pour cela, elle met de l’argent à disposition et fait en sorte que les marchés restent ‘liquides’. Cela signifie qu’elle garantit qu’il puisse y avoir un acheteur pour chaque vendeur. Entre-temps, la FED a activé la première mesure 'bazooka' et a injecté des centaines de milliards de dollars sur le marché. Elle est ensuite intervenue le dimanche 15 mars pour fixer les taux d'intérêt à court terme à zéro et pour acheter pour 500 milliards d’obligations d'État. Cet achat est connu sous le nom d'assouplissement quantitatif".

Vendredi, la banque centrale japonaise a annoncé son intention d’acheter notamment pour 200 milliards de yens d’obligations d’État. La Bank of England a également fait baisser le taux d’intérêt. La BCE a laissé le taux d’intérêt inchangé, mais lors de sa réunion du 12 mars, elle a pris quelques mesures pour soutenir les PME, qui éprouvent de grandes difficultés. Les banques qui veulent garder stable l’offre de crédits aux entreprises touchées, peuvent emprunter de l’argent à la BCE à un taux de -0,75 pour cent, un taux très bas, jamais vu. La Commission européenne et d’autres instances européennes devraient également entrer en action.

En général, les autorités devraient également prendre des mesures, fiscales, par exemple. Celles-ci pourraient notamment prendre la forme d'un report de paiement des impôts, par exemple. Ou bien un soutien financier direct aux PME. Ces mesures sont nécessaires. De nombreuses PME et petits indépendants (restaurants, compagnies aériennes, hôtels) sont en effet particulièrement touchés par les mesures pour limiter la propagation. Ces entreprises ont souvent peu de réserves de trésorerie, ce qui les empêche de tenir une longue période sans chiffre d’affaires tout en devant payer des frais de personnel. Une aide urgente est donc indispensable pour prévenir les faillites. L'économie américaine compte de nombreux petits indépendants pour lesquels un tel danger se précise. Cela n'a pas échappé à Donal Trump puisqu’il a annoncé que son gouvernement allait proposer  un plan adéquat au Congrès. Reste à connaître son ampleur et à savoir comment les marchés jugeront son efficacité.

Et maintenant ? Que faire avec tout ça ?

Toutes les émotions que vous éprouvez peut-être sont normales. C’est pour le moins ennuyeux de voir la bourse chuter considérablement et d’en constater l’impact sur vos placements.

Mais ne laissez pas libre cours à vos émotions et gardez la tête froide. Ne consultez pas vos placements à tout moment de la journée. Lorsque vous investissez, c’est sur le long terme.

En cas de doute ou de nervosité, vous pouvez aussi parler avec votre Agent bancaire AXA, qui vous donnera des arguments rationnels pour vous tranquilliser :

  • Votre argent est en de bonnes mains. AXA IM est un acteur mondial, qui sait ce qu’il faut faire à des moments comme celui-ci. Vos fonds sont gérés activement par des experts. Ayez confiance dans leur vision et leur expertise.
  • Ne vous laissez pas influencer par les médias. Ni quand ils sont exagérément positifs, ni quand ils sont négatifs comme aujourd’hui.
  • Ne vendez pas sous le coup de l’émotion. Dans un tel moment, vous vendrez sans doute à perte. Et quand les bourses augmenteront, vous profiterez de cette hausse.
  • Les variations boursières et la volatilité sont des phénomènes normaux. Ils sont même fréquents, en fait, et inévitables. Mais ils donnent l’impression d’être inopinés et ne sont absolument pas agréables.
  • Les baisses sont souvent compensées sur le plus long terme. Les corrections sont alors oubliées au bout de quelques années. Les marchés financiers sortent de l’ornière. Songez à la crise financière de 2008. On n’avait jamais connu un tel creux. Pourtant, quelques années plus tard, les bourses étaient redevenues florissantes. C’est pour cela il est important d’investir sur le long terme.
  • Cette baisse est peut-être une opportunité de commencer à investir, d’acheter encore d’autres titres ou de répartir davantage votre portefeuille et votre risque. Essayez de ne pas chronométrer le marché ou de trouver le plancher exact. C’est impossible.
  • Investissez régulièrement pour répartir le risque. AXA Banque a des solutions pour cela.

Votre Agent bancaire AXA est votre meilleur conseiller ! Il est le mieux placé pour vous donner des conseils dans ce contexte.

Avertissement : cet article ne constitue pas un conseil en investissement selon le droit financier.

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