Evolution de l’économie mondiale : pas de remède efficace sans arrière-goût amer

Préparer votre avenir Actualités Investir – 05 août 2022

L'inflation ne cesse d'atteindre un peu partout de nouveaux sommets, mais l’attention des marchés financiers se détourne peu à peu de ce phénomène pour se porter sur le danger d'un ralentissement de la croissance économique. En Europe, c'est surtout l’incertitude en matière d’énergie qui freine consommateurs et entreprises. A peine la Réserve fédérale américaine avait-elle sérieusement relevé ses taux d'intérêt que la Banque centrale européenne lui emboîtait le pas en amorçant une normalisation de ses taux directeurs. Et ce ne sont pas des indicateurs de croissance plus faiblards qui devraient empêcher les deux banques centrales de continuer à resserrer leur politique monétaire au cours des mois qui viennent.

L’économie américaine : en route vers un « atterrissage en douceur » ?

macro-économie 
L’attention des marchés financiers se détourne peu à peu de l'inflation pour se porter sur le danger d'un ralentissement de la croissance économique.

Aux États-Unis, l'inflation n’en finit pas de nous surprendre en battant de nouveaux records. En juin, elle s'élevait à 9,10% (+ 0,50 point); c’était principalement dû à l'énergie, mais la hausse du prix des logements commence, elle aussi, à booster l'inflation.  Et comme le logement constitue un élément important du « panier inflationniste », AXA Investment Managers ne prévoit qu'une baisse limitée de l'inflation au cours du second semestre (à 8,40% pour 2022).

Les chiffres très élevés de l'inflation réduisent considérablement la marge de manœuvre de la Fed. Son président, Jerome Powel, a annoncé que la banque centrale maintiendrait le durcissement de sa politique jusqu'à ce qu’apparaissent des preuves convaincantes d'une baisse de l'inflation. La Fed a, le 27 juillet dernier, à nouveau relevé son taux directeur de 75 points de base, le portant ainsi à 2,25-2,50%. D'ici la fin de l'année, il devrait atteindre 3,25%.

L'activité économique ralentit à l’évidence et AXA Investment Managers prévoit une stagnation de la croissance au second semestre. Avec une inflation importante, la croissance effective des revenus s’affaiblit, ce qui plombe la consommation.

Les craintes d’une récession s'amplifient. Si le risque d'une croissance négative est bien réaliste, il est pour l'instant contredit par la vigueur du marché du travail américain. Le taux de chômage est historiquement bas (3,60%) et la création d'emplois reste à un niveau élevé. Sur l'ensemble de l'année, la croissance économique devrait encore avoisiner 1,90%, avant de retomber à 0,80 % en 2023.

La zone euro : une BCE confiante, mais un avenir plein de doutes

L'économie européenne s’essouffle rapidement. Les indicateurs actuels traduisent un ralentissement dans l'industrie manufacturière comme dans le secteur des services. Ce dernier a jusqu'ici réussi à compenser la fragilité de l'industrie manufacturière, mais il semble à présent céder sous l'effet du manque de confiance des consommateurs.

La grosse incertitude quant à l'approvisionnement en énergie pèse lourdement sur la confiance des consommateurs et des entreprises. L'interruption des livraisons de gaz en provenance de Russie via le gazoduc Nordstream I hypothèque sérieusement la constitution de réserves de gaz pour l'hiver et assombrit les perspectives pour le second semestre de l'année. Une incertitude qui va entretenir la volatilité des prix de l'énergie au cours des mois à venir et ce, à un niveau soutenu.

L'inflation reste considérable : en juin, elle atteignait 8,60% (+0,50 point). Causes principales : l'énergie et les denrées alimentaires. D'après les prévisions, elle devrait commencer à diminuer légèrement en automne. Les problèmes d'approvisionnement seront alors moins aigus et la demande de biens devrait également s’atténuer, allégeant ainsi un peu la pression sur les prix. L'incertitude énergétique reste néanmoins un élément perturbateur qui maintient les prévisions d'inflation à un niveau élevé pour 2022 (7,60%) et 2023 (3,50%). Une raison suffisante pour inciter la Banque centrale européenne (BCE) à intensifier sa lutte contre l'inflation.

En juillet, la BCE a mis fin aux taux directeurs négatifs en relevant le taux de dépôt de 50 points de base pour le porter à 0%. Dans le même temps, un mécanisme a été annoncé pour garantir que les États membres dont les finances publiques sont faibles, comme l'Italie, ne soient pas attaqués sur le marché obligataire. Ce mécanisme appelé Transmission Protection Instrument est nécessaire pour permettre à la BCE de ne pas devoir suspendre prématurément sa politique de taux d'intérêt anti-inflationniste.

Des élections sont programmées le 25 septembre prochain en Italie et c’est une coalition entre Fratelli d'Italia, Lega et Forza Italia que les sondages donnent comme favorite pour prendre la direction du pays. Une option qui mettrait fin à la politique technocratique du premier ministre démissionnaire Mario Draghi, politique jugée rassurante par les marchés.

Incertitude politique au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni fait, lui aussi, face à un changement de gouvernement suite au départ du Premier ministre Johnson. La candidate à sa succession, Liz Truss, préconise des réductions d'impôts immédiates pour renforcer l'économie, tandis que son challenger, Rishi Sunak, prône une politique fiscale plus conservatrice, visant surtout à réduire l'inflation.

En juin dernier, l'inflation atteignait son niveau le plus élevé depuis 40 ans (9,40%) et l'augmentation des prix des services publics menacent de renforcer encore dans les mois à cette pression à la hausse. Au Royaume-Uni aussi, les prix élevés plombent la confiance et les dépenses des consommateurs, mettant ainsi la croissance à rude épreuve.

Au mois d’août, la Banque d'Angleterre devrait relever ses taux directeurs de 50 points de base, pour adopter ensuite un rythme plus lent d'augmentation des taux. La vigueur du marché du travail permet aujourd'hui une intervention significative sur les taux d'intérêt, mais cela risque bien de changer dans les prochains mois.

Chine : en bonne voie vers le redressement post-covid

En Chine, le deuxième trimestre a été dominé par des mesures anti-COVID strictes, lesquelles ont lourdement handicapé l'activité économique. La croissance économique n'a affiché qu’un petit 0,40%. En revanche, la reprise de la croissance après les confinements a dépassé les prévisions. Les exportations contribuent toujours fortement à la croissance, mais elles vont pâtir dans les mois à venir du ralentissement économique des partenaires commerciaux de la Chine.

La Chine peut prendre, au second semestre, les mesures de soutien nécessaires pour favoriser la reprise de sa croissance, de manière à la porter à environ 3,60% pour l'ensemble de l'année. Mais dans le même temps, le gouvernement devra rester attentif à l'augmentation des défauts de paiement dans le secteur immobilier et à leur impact sur le secteur bancaire.

Japon : la Banque du Japon tient bon

Le Japon connaît depuis des années un taux d'inflation inférieur à celui des autres marchés industrialisés (2,30% en juin), mais là-bas aussi les prix augmentent, en partie à cause du faible taux de change du yen, qui rend les importations plus coûteuses. A nouveau, la hausse des prix pèse sur le pouvoir d'achat et la consommation.

La Banque du Japon est la seule grande banque centrale à jouer encore pleinement son rôle de soutien monétaire. Malgré la hausse des prix, la Banque du Japon ne prévoit pas de déroger à cette politique.

Source : AXA Investment Managers. Article rédigé sur la base des informations disponibles au 27 juillet 2022.

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