Omicron, inflation et tensions pour l’économie en janvier 2022

Préparer votre avenir Actualités Investir – 23 février 2022

Les traditionnels vœux de bonne année et de bonne santé n’ont pas suffi à réchauffer un début d’année toujours dominé par le covid-19 et surtout son impact sur l’économie mondiale. L’inflation est un autre grand acteur de ce début d’année 2022. Sans oublier les risques géopolitiques dans l’Est de l’Europe avec des conséquences possibles sur l’approvisionnement énergétique. Les banques centrales ont dès lors fort à faire. Analyse d’AXA Investment Managers.

Omicron et ses répliques sur l’économie mondiale

macroéconomie
Les banques centrales aux manettes pour gérer l’inflation et les conséquences économiques d’omicron.

Le pic de la vague Omicron est probablement passé mais son impact sur l’activité économique devrait encore peser quelque temps. Les taux de croissance du PIB au T4 témoignent de l’adaptation et de la résilience des économies à chaque nouvelle vague.

En janvier, les enquêtes de conjoncture ont mis en lumière la résilience du secteur manufacturier et les faiblesses du secteur des services, qui anticipent néanmoins des jours meilleurs.

L’inflation reste élevée et devrait le rester encore plusieurs mois. Du côté des banques centrales, la Banque d’Angleterre a opéré une deuxième hausse de taux consécutive. La Réserve fédérale (FED) a réitéré son intention d’agir vite tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a quant à elle durci son discours sur l’inflation.

Au niveau géopolitique, les tensions se sont exacerbées entre la Russie et l’OTAN concernant l’Ukraine. Cela fait aussi peser des risques majeurs sur l’approvisionnement énergétique des Européens… et donc sur l’inflation.

États-Unis : la Fed sous les projecteurs

L’action de la FED reste au coeur des préoccupations. Une inflation élevée (5,8 % pour l’indice PCE) et un marché du travail tendu ont poussé la banque centrale américaine à durcir son discours et à envoyer des signaux de resserrement de politique monétaire imminents.

La Fed ralentit ses achats nets d’actifs. Elle devrait très probablement augmenter son taux directeur dès mars. Au total, AXA Investment Managers anticipe quatre hausses de taux en 2022. La réduction du bilan est déjà évoquée dans les communications officielles et pourrait débuter dès cet été. La normalisation des conditions de financements aura un impact certain sur le PIB.

AXA Investment Managers a abaissé sa prévision pour 2022 (3,3 % contre 3,5 % auparavant), après 5,7 % en 2021. À plus court terme, le PIB du T4 est ressorti supérieur aux attentes à 6,9 % en glissement trimestriel annualisé, bien aidé toutefois par une forte contribution des stocks.

En janvier, l’enquête ISM dans le secteur manufacturier a légèrement fléchi mais témoigne d’une bonne résilience (57,6). À l’inverse, l’enquête PMI flash dans le secteur des services est ressortie en forte baisse à 50,9, contre 57,6 en décembre.

Zone euro : la résilience est le mot-clé

Le taux de croissance du PIB a progressé de +0.3 % en glissement trimestriel après 2,2 % au T3. Si le chiffre fut globalement conforme aux attentes, son hétérogénéité entre les différents pays a surpris.

Ainsi, le chiffre allemand est ressorti à -0.7 % en g.t, impacté par les mesures de confinements en novembre dernier (l’Autriche est ressortie à -2.2 %). En revanche, la France (+0,7 %), l’Italie (+0,6 %) ou l’Espagne (2 %) s’en sortent mieux grâce à l’absence de restrictions fortes en dehors du passe sanitaire.

En janvier, les enquêtes de conjoncture ont témoigné d’une nouvelle résilience dans le secteur manufacturier. Du côté des services, l‘enquête PMI flash est restée en territoire d’expansion mais a baissé à 51,2 contre 53,1 auparavant.

L’enquête de la Commission européenne a fait état d’un recul important de l’activité mais témoigne d’anticipations plus élevées pour les prochains mois.

Du côté de la demande, la confiance des ménages a légèrement décliné en janvier à -8,5 (-0,2 pp), mais reste 0,4 point au-dessus de sa moyenne de long terme, témoignant d’une certaine résilience face à la vague Omicron et aux récentes hausses des prix.

Le premier mois de l’année a vu l’inflation une nouvelle fois surprendre à la hausse en s’établissant à 5,1 % en g.a. La surprise ne s’est pas arrêtée ici puisque la BCE a aussi adopté un discours beaucoup moins tolérant vis-à-vis de l’inflation. Elle semble désormais prête à dévoiler une normalisation de sa politique monétaire dès mars 2022.

Dans un premier temps, la BCE semble envisager de réduire son rythme d’achats net d’actifs mais désormais, une première hausse de taux avant la fin de cette année n’est plus exclue.

Royaume-Uni : inflation et tensions politiques

Au Royaume-Uni, l’activité économique a été morose depuis deux mois. Selon AXA Investment Managers cela a légèrement impacté son anticipation de croissance pour le T4 qui s’élève néanmoins à +0.7 % en g.t.

En janvier, les enquêtes PMI Flash pointent vers une certaine résilience du secteur manufacturier (56,9) mais aussi des services (53,3).

En revanche, la confiance des ménages baisse une nouvelle fois pour s’établir à -19 contre -15 en décembre, impactée par la hausse de l’inflation (5,4 % en janvier).

En réponse à une forte inflation et un marché du travail tendu, la Banque d’Angleterre a décidé d’opérer une deuxième hausse de taux (+25 pbs) après celle de décembre (+15 pbs).

Chine : reprise contrastée

En Chine, le rebond du PIB a bien eu lieu (+1,6 % en g.t après +0,2 % au T3), mais les moteurs de sa croissance restent extrêmement fragiles. En effet, ceux-ci sont uniquement tirés par la production de biens et la demande extérieure, tandis que la demande domestique reste atone.

La stratégie zéro COVID reste un frein pour les perspectives d’activité.

Japon : l’invasion Omicron

Janvier 2022 a été marqué par la hausse fulgurante du nombre de nouveaux cas Omicron. Une gestion sanitaire rendue compliquée par des pénuries de tests, des hôpitaux au bord de la saturation et une campagne de vaccination (booster) à l’arrêt.

La confiance envers le nouveau gouvernement s’érode déjà alors que l’activité économique continue de faire le yo-yo. AXA Investment Managers s’attend à une forte croissance économique au T4, mais à une forte décélération au T1 en raison des restrictions et de la baisse de la confiance des ménages.

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Article rédigé sur la base des informations disponibles au 3 février 2022.

Attention : cet article ne constitue nullement un avis de placement au sens du droit financier.

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